21 Mars 2018
C'est avec les symbolistes et surtout Odilon Redon que le pastel trouve, en fait, sa vocation
Pourtant, ce n'est pas à Redon que l'on doit cette jolie et mystérieuse dame, en haut à gauche, si caractéristique du symbolisme, qui sert d'affiche à l'exposition, Sur champ d'or (1897), mais à un certain Charles Léandre.
Il s'agirait de Fanny Zaesinger, actrice au Théâtre de l'Oeuvre et muse du dit Léandre. On conçoit qu'il ait été littéralement envoûté...
En face, à droite, la petite Scène bucolique est due à Ker-Xavier Roussel.
Les tonalités sont raffinées.... la confrontation de cet espèce de diplodocus et d'une femme épanouie reste très mystérieuse.... et aussi passablement niaise.
Mais c'est vraiment Odilon Redon qui a su utiliser le pastel en exploitant toutes ses possibilités oniriques.
Ses bouquets, comme Anémones et lilas dans un vase bleu, (1912), petite image à droite sont ravissants -mais banals. Il en réalise beaucoup, et ça se vend très bien.
Au contraire, dans Le Christ du Silence (1890), à gauche, ce Christ aux yeux clos, à la main levée et qui semble taillé dans le bois est nimbé d'une lumière surnaturelle, dorée mais avec des taches bleutées ou verdâtres qui lui donne un grand mysticisme.
Même festival d'outremer et d'or autour de ce Sphinx ailé accoudé à un rocher, à
droite, ange vieillissant, ange déchu sans doute qui tourne sans illusions ses regards vers le ciel...
Enfin, en bas et à gauche cette Naissance de Vénus émergeant d'un grand coquillage, sur fond de ciel tourmenté, est tout bonnement magique..
Notre cher Odilon nous console, donc, d'un certain nombre d'oeuvres insipides....