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Une analyse critique de films, livres, opéras et expositions de peinture

LE TALISMAN au MUSEE d'ORSAY I Les arbres comme cathédrale

        Je vous ai déjà dit que Sérusier est mon peintre préféré? Je sais, je radote. Et puis, on m'a peut être entendu dire que c'était Gauguin? Bon, ça ne sort pas de la famille. En tous cas, cette petite expo, un peu brouillonne, à Orsay, m'a fait nager dans le bonheur....


         Il n'y a pas que du Serusier ou du Denis, mais aussi quelques petits Nabis qui ont fait de jolies choses!

       Paul Sérusier, Maurice Denis, Edouard Vuillard et Ker-Xavier Roussel se rencontrent dès le lycée Condorcet. A l'Académie Julian, Sérusier et Denis rencontrent Pierre Bonnard et Paul Ranson.

         Au cours de l'été 1888, Paul Gauguin et Emile Bernard se retrouve à Pont-Aven. Les deux hommes inventent le synthétisme: couleurs pures posées en aplat, cerne noir pour délimiter les formes, une certaine géométrisation du trait. Surtout pas de perspective!
 

      Du maître Gauguin, à droite, Au dessus du gouffre, ou Marine avec vache (1888). Eh oui, cette paisible ruminante ne se soucie pas du gouffre rugissant, sous ses pieds... Bien sûr, l'expo présente aussi La fête Gloannec....    

 l'automne 1888, Sérusier peint Le Talisman, ou Paysage au Bois d'Amour (en haut à gauche), sur un petit panneau de bois, et sous la direction de Gauguin -c'est écrit au dos du tableau! qui rassemble un peu tous ces principes, et qui pour moi reste peut être la plus belle toile du monde, en tous cas celle que j'ai toujours eu le plus envie de voler.... Le Bois d'Amour, c'est là où vont peindre tous les résidents de Pont-Aven. C'est la nature originelle, mais aussi cette forêt de Bretagne avec toutes ses légendes fantastiques, mystiques. On va voir que ces arbres deviennent comme les piliers d'une cathédrale naturelle.


         Pour les peintres de l'Académie Julian, le petit tableau devient leur talisman..... Sérusier, Denis, Ranson, Bonnard, Vuillard, Roussel, Verkade, Valotton et quelques autres vont se baptiser Nabis -prophètes... et se retrouver, pour des dîners qui deviennent des simulacres de cérémonies religieuses, comme l'attestent certains tableaux! On sait qu'ils ont tous été, aussi, très influencés par les estampes japonaises.
        Quelles sont les leçons de Gauguin? "Comment voyez vous cet arbre? il est vert. Mettez donc du vert, le plus beau vert de votre palette ; et cette ombre, plutôt bleue ? Ne craignez pas de la peindre aussi bleue que possible". 
        Ainsi, le tableau devient pour les Nabis, une "surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées".
        Je trouve intéressant de commencer par traiter ce thème de l'arbre comme le pilier d'une cathédrale naturelle, car il court d'un Nabi à l'autre: à gauche, Sérusier, Le Bois Rouge (1895)
        A droite, Les Pins Rouges  (1894) de Georges Lacombe. Je trouve cette toile, que je ne connaissais absolument pas, magnifique!
        A gauche, Paysage décoratif (1891) de Verkade
        A droite, Les Arbres Verts ou Les Hêtres de Kerduel (1893) du mystique Maurice Denis. C'est une procession, un peu irréelle avec ses couleurs tendres...
        A gauche, Madeleine au Bois d'Amour d'Emile Bernard (1888) Au fond, coule l'Aven, mais pour tous ceux là, la rivière n'a pas grande importance. C'est l'arbre!

 

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