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Une analyse critique de films, livres, opéras et expositions de peinture

LES ORIGINES DU MONDE au MUSEE D'ORSAY I.

            Au début, tout était simple. Dieu créa l’animal, puis l’homme, et voilà comment Jan Bruegel le Jeune en 1630 : le Paradis terrestre avec la création d’Eve imagine Dieu tirant Eve de la côte d’Adam, tandis que les gentils animaux familiers paissent tout à l’entour (haut gauche)

            Au XIXe siècle, l’homme explore.

           Il découvre de nouvelles terres, de nouveaux animaux. La connaissance de la biologie et la géologie ne relève plus des loisirs mais des sciences. Puis c'est Darwin (L’Origine des espèces, 1859), et voilà que l’homme devient un animal comme les autres, ou presque ; Lamarck avait déjà bien préparé le chemin.

          Formé par Buffon, ce naturaliste imagine des processus micro-adaptatifs et propose en 1809 le premier arbre généalogique des espèces.

  Le zoologue Ernst Haeckel (1834-1919), disciple et grand vulgarisateur du darwinisme, établit un parallèle entre le développement d’un être à partir d’une cellule fécondée, et l’évolution des espèces. 

          A la Renaissance, la création des cabinets de curiosité était à la mode chez les puissants: à gauche, Oiseaux, Alexandre-Isidore Leroy de Barde, 1800/1828.  Et voila tout à coup qu’au XVIIIe siècle, on découvre quantité d’animaux exotiques.

          Dans Après le Déluge (1864), en haut à droite, Filippo Palizzi intègre toutes sortes d’animaux, autruches, hippopotames, hyènes, qui ont l’air bien pressés de quitter l’arche et sans doute de reprendre leurs habitudes de sauvagerie.

          Certains de ces animaux font le tour d’Europe, comme le rhinocéros Clara, les girafes offertes par le pacha d’Egypte Méhémet Ali, comme Zarafa, représentée ici, à gauche, en 1827 par Jacques-Laurent Agasse (Girafe Nubienne) accompagnée par le directeur de la ménagerie des Royal Surreys Garden, ou les éléphants d’Asie du jardin des plantes Hans et Marguerite.

        Les animaux féroces stimulent l'imagination des artistes. L'esquisse d'Eugène Delacroix pour une Chasse aux Lions (1854), à droite, laisse imaginer un festival de sauvagerie, tandis que le grand sculpteur animalier Antoine-Louis Barye passe ses journées au zoo pour concevoir Tigre dévorant un gavial (1832), à gauche. Paul Meyerheim: La Lionne Jalouse  (1885), à droite, imagine la femelle furax parce que la belle dompteuse papouille son mâle. C'est pousser un peu loin l'anthropomorphisme..         

 

            Alexander von Humboldt et son ami médecin Aimé Bonpland sillonnent l’Amérique du sud entre 1799 et 1804, cartographient le cours de l’Orénoque, gravissent le Chimborazo… et ramènent 60000 plantes tropicales, définissant une science nouvelle, la géographie des plantes. Ils sont peints, à gauche, en 1850 par Eduard Ender: Alexandre von Humboldt et Aimé Bonpland dans la jungle. Le peintre en a fait deux jolis garçons bien élégants pour des types qui trainent dans le forêt primaire...

           

           En même temps, on découvre la forêt tropicale, les volcans, les glaciers, toutes merveilles qui, évidemment, stimulent les peintres. A droite, Pierre-Jacques Volaire, (1771) Eruption du Vésuve, et à gauche, j'adore le puissant ours polaire dominant un univers de séracs monstrueux peint par Briton Rivière en 1894: Au delà de l'homme

       

           Et puis, le peintre de la sauvagerie de la nature par excellence, William Turner, dont La source de l'Arveyron sous le glacier des Bois et la Mer de Glace (1802), à gauche, n'est pas ce qu'il a fait de mieux, mais qu'on retrouve, à droite, dans cette éblouissante Tempête en mer avec une épave en feu, Turner précurseur de l'impressionnisme mais aussi de l'abstraction (on pense à Chu-Teh Chun?). 

         On s'intéresse aussi aux animaux aquatiques. L'océanographie s'impose avec la campagne du HSM Challenger entre 1872 et 1876. On inaugure de grands aquariums publics. Eugen von  Ransonnet-Villez, diplomate autrichien et explorateur, se fait construire une cloche de plongée pour pouvoir dessiner dans l'eau les fonds de Ceylan, de la mer rouge... à gauche (1864), tandis que Gustave Moreau se contente d'entourer de coraux et d'anémones de mer sa ravissante Galathée... (1880), à droite

          En 1850, à gauche, Robert Farell propose un petit florilège de dinosaures aquatiques: Un Dorset très ancien.... 

         La question latente, lorsque l'on est émerveillé par les créations de la nature, particulièrement animales, c'est: pourquoi? Symbole de l’harmonie du monde créé par Dieu pour les uns ; pour Darwin, pure nécessité pour favoriser  la sélection sexuelle....

       

         

 

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