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Une analyse critique de films, livres, opéras et expositions de peinture

BOTTICELLI au MUSEE JACQUEMART-ANDRE I VENUS et VIERGES

 

       

           Pourquoi aime t-on tant Botticelli, alors qu'on ne se passionne pas, par ailleurs, particulièrement pour le quattocento? Parce qu'il est tellement moderne! Un saut de quinze siècle, et on est chez nous! Regardez, en haut à gauche, La Belle Simonetta (1485). Simonetta Vespuci, aimée chastement par Julien de Medicis. Expression un peu rêveuse, un peu ennuyée, un peu boudeuse. Elle pourrait être une de nos ados, regardant par la fenêtre un dimanche pluvieux d'automne quand il faut aller déjeuner chez grand-mère.... elle pourrait avoir été dessinée par le jeune Picasso, ou par Matisse....

       Regardez ces deux Venus Pudica (1485), à droite et à gauche. (Notion de pudeur bien sympathique d'ailleurs, qui n'est certainement pas partagée par les ayatollahs). Ventre plat, hanches étroites, jambes longues, elles ont une beauté si moderne! Elles pourraient figurer dans les pages de Vogue...

       Elles font partie de toute une série de nus, dérivant de la Naissance de Vénus. Et a contrario, qui de nos jours aurait envie de ressembler aux petits boudins au minois porcin célébrées par Boucher ou Fragonard

       Un seul artiste me semble avoir peint des jeunes femmes avec autant de grâce, c'est Leonard de Vinci évidemment. Regardez sa Dame à l'hermine (qui d'ailleurs n'est pas une hermine mais une martre bien dodue...), celle qui ressemble à Carla Bruni; quel charme.

       Qu'on retrouve dans les Vierges à l'enfant de Botticelli. Celle çi, à droite, qui date de 1467, est encore un peu raide. Elle s'inspire d'une maternité de son premier maître, Filippo Lippi, chez qui il s'est formé à Florence, ou peut être d'Andrea del Verrochio qui y avait, comme Botticelli après le départ de Lippi, un atelier.

       A gauche, que de douceur dans ces regards. Le fonds paysagé, montagneux, est très soigné.

       Enfin à droite, cette toile de 1482, c'est tout simplement un chef d'oeuvre.

       Pendant ce temps là, les Flamands peignaient des trognes... 

       Et lorsque notre Florentin, homme bien en cours et tout particulièrement apprécié des Médicis portraiturait les grands de ce monde, il y avait encore une liberté, une fermeté du trait qui confinait à la caricature, cet arrogant portrait de Julien de Medicis, à gauche (1478) nous fait penser à Daumier. L'arrogance n'a pas porté chance au jeune Médicis, puisque ce tableau a été fait après son assassinat, au cours de la messe de Paques, sous les coups des Pazzi... Elle n'était pas sans risque, la vie à Florence, à cette époque!

       A droite, Portrait de Michele Marullo Tarcaniota (poète et guerrier...). Lui non plus n'a pas fait de vieux os: il s'est noyé à la suite d'une chute de cheval.... 

 A gauche, ce célèbre Jugement de Paris. Tout un paysage. Des villes bien médiévales, des animaux de ferme, et des personnages mythologiques qui semblent être tombés là par hasard.... Personnellement, je préfère Minerve...

 

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