Une analyse critique de films, livres, opéras et expositions de peinture
24 Novembre 2022
Au moment du tournage d'Aucun Ours" Panahi est libre mais il n'a pas le droit de tourner. Alors il envoie son équipe tourner en Turquie, s'installe dans un village au milieu de nulle part, à la frontière, d'où il peut diriger son film par Internet. L'histoire qu'il raconte, c'est celle d'un couple qui a fuit le régime islamique et qui voudrait maintenant passer en France avec de faux passeports; elle l'obtient, lui, non. Mais les deux acteurs sont justement dans cette même situation -vous voyez, c'est un édifice à trois étages, et par moments le spectateur ne sait plus du tout où il en est... Dans ce village (kurde je pense), Panahi est logé chez un paysan et sa mère, où il est bien reçu, avec tout le respect du à un monsieur de la ville. Il prête sa caméra à son hôte et lui même photographie... des choses qu'il ne devrait pas voir. Une cérémonie de lavage des pieds d'un couple de fiancés, qui va officialiser leurs fiançailles, hautement folklorique, mais.... la jeune fille en aime un autre, et les deux amoureux projettent de s'enfuir ensemble. La réalité a rejoint la fiction. Panahi aurait il photographié le couple maudit, fixant sur le papier la honte du village? Convié à s'expliquer devant le maire et le conseil du village -rien que des hommes naturellement- il lui restera à remonter dans sa voiture et à quitter le village, devenu indésirable -à commencer par son gentil hôte qui a bien trop peur d'être rattrapé par les ennuis. Terrible peinture de l'Iran archaïque et du sort réservé aux femmes...