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Une analyse critique de films, livres, opéras et expositions de peinture

NICOLAS DE STAËL au MUSEE D'ART MODERNE I LES DEBUTS

       Exposition... ultime sur ce génie maudit qui domina la peinture de la deuxième moitié du siècle précédent. Il y a toute une carrière dans cette magnifique rétrospective, et finalement... cette carrière... elle ne dura, vraiment, que quatre ans!

      Quatre ans avant que ses démons ne nous le prennent, et comment ne pas se demander: que serait il devenu? Un recycleur de systèmes à bout de souffle à la Mondrian (et tant d'autres...)? Serait-il revenu à la figuration, comme d'autres encore, et comme ses dernières toiles sembleraient le montrer? ou bien aurait il ouvert de nouveaux chemins?  

      Nicolas de Staël nait à St Pétersbourg en 1914. Sa famille fuit la révolution -son père est un général du Tsar, descendant d'une lignée de chevaliers baltes-, mais à huit ans le petit garçon est déjà orphelin.. Il est recueilli en Belgique par une famille aristocratique d'origine russe , étudie à l'Académie royale des Beaux Arts; il a  un joli coup de crayon: à gauche, Vue de Cassis (1934).

      Et puis, il tombe amoureux de Jeannine Guillou, une peintre de quatre ans son ainée.

      Il ne cesse de la dessiner, de la peindre:

      à droite, Etude, Visage de femme (1939),

      à gauche, Portrait de Jeannine (1941)

      En 1939, Staël engagé dans la Légion étrangère part en Tunisie (il est alors apatride). Après sa démobilisation, le couple installé à Paris avec leur fille Anne rencontre des artistes et découvre l'abstraction.

      Jeannine dira de ses oeuvres qu'elles sont torturées, massacrées, bousculées.

      En haut à gauche, De la danse (1946)

      En haut à droite, Composition en noir (1946), qu'il considère comme un "point culminant" de son travail.

       1946, c'est l'année ou Jeanne meurt des suites d'un avortement thérapeutique.  Que de morts précoces autour du peintre...

      Mais 1946 c'est aussi l'année où il épouse Françoise Chapouton, avec qui il s'installe près du parc Montsouris, une maison avec un grand atelier, et on voit que sa palette s'éclaircit:

      à droite Histoire Naturelle (1947),

      à gauche Hommage à Piranèse (1948) On y retrouve, en effet, l'âme de ces architectures délirantes nées dans l'esprit du graveur italien. 1948, c'est aussi l'année où il obtient la nationalité française

      En 1949, l'artiste se tourne vers des formes plus simples:

      A droite, Composition (1949).

      A cette époque d'ailleurs, toutes ses toiles sont des "compositions". Les couleurs sont terreuses, les formes géométriques.

      Il a une grande admiration pour Braque, et cela se ressent.

      A gauche, Composition (1950)

      A droite Composition (1950)

      Parfois, la couleur d'une strate en dessous apparait un peu, bave un peu sur les bords, donnant à l'ensemble une vie mystérieuse...

      Staël parle de ses oeuvres comme d'images de la vie et refuse de se mélanger à l'abstraction ("le gang de l'abstraction avant"..) 

      Le Musée d'Art Moderne lui achète une première toile, et Jacques Debourg devient officiellement son marchand. Il commence à être connu aux Etats Unis.

      Et regardez à gauche: La Procession (1950): voilà que le monde réel fait doucement une entrée par effraction chez le peintre...

 

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