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Une analyse critique de films, livres, opéras et expositions de peinture

RETOUR D'ASIE: HENRI CERNUSCHI, UN COLLECTIONNEUR AU TEMPS DU JAPONISME

         La nouvelle exposition du Musée Cernuschi est certainement moins "grand public" que d'autres, puisqu'elle présente beaucoup de bronzes, ce que je trouve assez austère, mais c'est mon goût personnel! 

         Elle montre bien aussi comment l'art d'Extrême-Orient a pu infuser dans la société intellectuelle française de ce temps.

         Henri Cernuschi, issu de la grande bourgeoisie milanaise, fervent républicain, a du s'exiler en France pour des raisons politiques.

         En 1871, il part pour seize mois de voyage avec le journaliste Théodore Durel, dans le but de découvrir l'Asie. 

         Trois mois au Japon, puis la Chine, puis Ceylan, l'Inde... Le projet de Cernuschi sera alors de faire de son hôtel particulier, où il a disposé toutes les oeuvres acquises au cours de ce périple, un musée d'Arts de l'Asie qu'il lèguera à la Ville de Paris.

       

          Cernuschi arrive au Japon en pleine effervescence; c'est le début de l'ère Meiji, mais il y a encore bien des difficultés à se rendre partout.

         Il est particulièrement impressionné par de grands bronzes japonais

 

         En haut à gauche: Grand brûle-parfum à panse sphérique, 1827, époque Edo

         En haut à droite:  Boddhisattva Avalokitesvara, époque Edo. La main droite est levée en signe de compassion, et la gauche tient une fleur de lotus, symbole de pureté

         Cernuschi est particulièrement attiré par l'art bouddhique

         Cernuschi passera ensuite cinq mois en Chine, remontant le Yang Tsé, séjournant à Nankin, Pékin et en Mongolie intérieure. 

         Il découvre à Pékin un marchand de bronzes anciens et  constitue une collection qui remonte au deuxième millénaire avant notre ère, passant des Shang (1500/1050 BC) aux Zhou (1050/200 BC), à gauche

         Ces objets vont être présentés en 1873 dans une grande exposition au Palais de l'Industrie (érigé pour l'exposition universelle de 1855), à l'occasion du premier Congrès International des Orientalistes.

         Gustave Moreau évoquera dans ses oeuvres cette collection.

         Le céramiste d'origine alsacienne Théodore Beck s'inspire de ces bronzes pour créer des vases vivement colorés.

         A droite, l'étagère présente un certain nombre d'objets, et en particulier, la comparaison entre un vase en bronze japonais datant de la fin de l'époque Edo, et sa transposition en soliflore de faïence faite par Beck

         A gauche également quelques très belles coupelles

         Emile Reiber, architecte et dessinateur également d'origine alsacienne, lui, s'en servira pour dessiner des pièces d'orfèvrerie pour Christofle; sans doute a t-il pu également mouler certains objets.  

     Dans cet ensemble d'objets japonais datant tous de la fin de l'époque Edo (bouilloire en forme de lapin, brûle-parfum en forme de cerfs, vase en forme de carpe), à droite, une théière due à Reiber est directement inspirée par la bouilloire.

 

         François Pompon aussi a été inspiré par le japonisme.

         A droite, des bronzes japonais rapportés par Cernuschi, datant tous de la fin de l'époque Edo: un brûle parfum en forme d'oie, un brûle-parfum en forme d'aigrette et un Hibou. Ce sont déjà des objets assez épurés, mais bien sur, lorsqu'il s'en inspire, en dessous à droite, Pompon va les épurer plus encore...

         Au Palais de l'Industrie étaient également présentées des céramiques japonaises qui auraient été inspirées par des faïences de Delft (à droite et à gauche)

         A droite, un grand classique que ce plat chinois Ming en grès à couverture céladon.

         Perso, j'adore ce boeuf couché en grès  toujours datant de la fin de l'époque Edo, à gauche.

         On termine par de très beaux bronzes, qui étaient exposés sur des gradins dans la demeure de Cernuschi, chinois et japonais en vis à vis.

A gauche, un vase à anses en forme de lapin, et en bas un brûle-parfum en forme de phénix, époque Edo. Un merveilleux voyage au milieu de la beauté pure, à faire jusqu'au 4 février 2024

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