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Une analyse critique de films, livres, opéras et expositions de peinture

L'AFRIQUE DES ROUTES AU MUSEE DU QUAI BRANLY. III LES ROUTES DES TRADITIONS, DES RELIGIONS....

 

       Autant le début est clair et didactique, autant les dernières salles de l'expo, qui veut, je le rappelle, aborder tous les aspects des échanges intra et inter-africains virent au cafouillage. A vrai dire, on commence à être gavés....

        Au premier plan de tous ces commerces il y a, évidemment, celui des esclaves. Au premier plan des marchandises, l'homme noir.... Colbert rédige pour Louis XIV, en 1685, le "Code noir" qui encadre les pratiques esclavagistes. Ce sont des millions d'Africains qui sont réduits en esclavage.

     Cependant, princes et ambassadeurs africains viennent à Versailles pour signer des partenariats commerciaux qui comprennent la traite négrière...

     Regardez, en haut à gauche (1), Don Matheo Lopes, ambassadeur du roi d'Allada (Bénin), venu en 1670 à Versailles et habillé en parfait courtisan....

     On ne dédaigne pas d'associer sur un camée (2, en haut à droite) un profil européen à un profil africain (16e siècle)

      Mais, comment pourrait on imaginer que les hommes voyagent, sans emmener avec eux leurs croyances, leurs rites, leurs religions?

         Les religions africaines utilisent toutes des intercesseurs (ancêtres, sorciers....) pour se connecter au surnaturel. Dans les religions monothéistes, il y a au contraire une relation directe entre l'homme et Dieu.

      Le judaïsme s'est tout d'abord infiltré en Afrique (on pense aux Falachas, les juifs éthiopiens, puis le christianisme, puis l'Islam à partir du 9e siècle. On sait qu'actuellement, il y a une forte présence des évangélistes....

       Mais de leur côté, les noirs arrachés à leur terre par l'esclavage ont apporté avec eux leurs croyances, qui parfois se sont implantées et ont prospéré, donnant lieu au Vaudou en Haiti. La photo (3) représente un "paquet Congo", dans le tissu certains ingrédients miracles vont protéger du mauvais sort.

       Mais mon objet favori, sans aucun doute, c'est, à droite, cette petite Sainte vierge, la Vierge Marie avec l'Enfant Jésus (4), début du 20e siècle à Madagascar. Oh, que j'aimerais l'avoir chez moi! Tellement innocente, dans son pagne, son minuscule marmot accroché à son sein. Elle est loin de l'affreuse pudibonderie héritée de l'Ancien Testament; elle n'a pas besoin de se draper dans des tissus et des châles,pour représenter l'innocence même.... je l'adore.

       Que nous montre t-on encore pour figurer la circulation des cultures? Ces poteaux funéraires (5), qui, nous apprend t-on, traduisent la rencontre entre les austronésiens et les africains depuis le 8e siècle car, originaires de l'Afrique orientale, on les retrouvera ensuite à Madagascar, puis en Indonésie et jusqu'au Vietnam (à gauche sur la photo, poteau indonésien, à droite, poteau de Madagascar).

      On termine enfin par la route des techniques et par exemple, celle des bronzes dont l'élaboration naît en Afrique centrale avant de diffuser un peu partout en Afrique. Cette tête de roi d'autel palatial du Nigéria (6) a été réalisée vers 1800 à Bénin-City, suivant un savoir faire venu du Nord.

      J'ai omis des trucs? Assurément. Par exemple, je n'ai rien dit du chapitre "les routes des plantes". Et je crois bien qu'il y avait une oeuvre de Miquel Barcelo, qui a été très marqué par l'Afrique, et que j'adore -que j'ai zappée! J'y retournerai...

       Jusqu'au 12 novembre. Emmenez vos enfants -pas trop petits quand même! s'ils sont curieux...

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