Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
ninidesLaux.over-blog.com

Une analyse critique de films, livres, opéras et expositions de peinture

Enfers et fantômes d'Asie au Musée du Quai Branly. II Fantômes et démons japonais

   

    Le fantôme, c'est quelqu'un qui est mort de mort violente; ou qui a subi une injustice. S'il revient, c'est un général pour se venger...
       Si le bouddhisme a pu contribuer à l'imaginaire des fantômes en mettant une étape entre la mort et la réincarnation, le fantôme provient également beaucoup de l'imagerie populaire.

 

     Cette imagerie populaire est aussi capable d'imaginer des démons rigolos, comme sur les deux peintures sur papier (Otsu-e, images humoristiques vendues au XIXeme siècle autour de la ville d'Otsu) en haut à gauche: Démon déguisé en moine récitant le nom du Bouddha Amida et Démon du tonnerre Raijin prenant son bain.
       

     Autour gravite tout un petit peuple fantastique, comme ces Figurines de Tanuki pélerins (Japon, 1970); ce petit blaireau blagueur qui peut, par exemple, se déguiser en moine, est plutôt un porte bonheur dont on aime bien avoir une effigie à la maison!


       Mais revenons aux choses sérieuses, c'est à dire à ces femmes fantômes, comme celle ci, à gauche, Yûrei, encre et couleurs sur soie, de Kaito Unrin (1882). Ces peintures sont montées sur kakemono, et ont une taille humaine. Paradoxalement, ces images effrayantes étaient bénéfiques; on les exposait dans les maisons; on organisait des "veillées aux cent bougies": les convives se réunissaient pour raconter des histoires fantastiques; après chaque histoire on éteignait une bougie, et on attendait l'esprit... Le Yûrei, flottant au dessus du sol dans son linceul et ses longs cheveux aura une belle postérité au cinéma.....

     La bourgeoisie d'Edo raffole des histoires fantastiques; le théâtre Kabuki les popularise. A droite: Le fantôme de Kamata Matahachi de Utagawa Kunisada (1855). Un méchant seigneur élimine les témoins de son adultère et l'une de ses victimes se transforme en fantôme....
      Parmi les fabricants d'estampes fantastiques, on trouve le grand Katsushika Hokusai. A gauche: Série Hyakumonogatari, les "Cent histoires", le fantôme d'Okiku (1831). La servante Okiku, accusée faussement d'avoir cassé une précieuse assiette, est ligotée et jetée dans un puits d'où elle ressort chaque nuit.... avec un corps formé d'assiettes!
      A droite, c'est Le fantôme d'Oiwa (même série, 1831). Oiwa, que son mari défigura en mettant de l'acide dans ses crèmes, avant de la jeter dans une rivière est un fantôme particulièrement mythique!. Le vilain mari devint fou devant le fantôme de son épouse (il y a de quoi....)
      Enfin,et toujours dans la même série, c'est Le Fantôme de Kohada Koheiji, à gauche. Le malheureux fut noyé par l'amant de sa femme. Son cadavre sort du marais pour passer la tête au dessus du lit adultère, les coupables deviendront fous, naturellement, eux aussi!!

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article