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Une analyse critique de films, livres, opéras et expositions de peinture

LA MULE, de, et avec... CLINT EASTWOOD

          Encore un chef d'oeuvre absolu du grand Clint.... Mais comment il fait? On cherche le truc. Ca a l'air tellement simple. Pas de chichiteries de mise en scène, pas de recherche esthétique ostensible. Mais c'est la vie, nue....

          On se doute bien que Clint Eastwood a mis tant de lui même dans le personnage d'Earl Stone. Bien sûr, il a pratiqué Internet dès sa naissance.... et on se doute bien que, dans la vie vraie, il marche encore à grandes enjambées, et se tient moins voûté que "Tata" (c'est le surnom que les dealers ont donné à leur surprenante mule nonagénaire). Mais..... Clint a eu beaucoup de femmes et plus encore d'enfants, et on imagine que parvenu au crépuscule de son existence, il a quelques regrets d'avoir fait passer sa passion pour le cinéma avant toutes choses.... de ne pas avoir vu grandir ses marmots....

          Earl Stone est un vieil égoïste immature (devenu vieux sans être adulte, comme disait Jacques Brel...) Sa passion: son métier d'horticulteur et les beaux lys colorés qu'il crée. Et le soir: picole et musique country avec ses anciens copains vétérans et quelques joyeuses rombières. Il oubliera même le mariage de sa fille.... (et comme par hasard, le rôle est interprété par Alison Eastwood, la fille-pour-de-vrai...)

          Mais voilà que la clientèle achète ses fleurs par cette saloperie d'Internet! C'est la faillite.... Dans la dèche, il rencontre un peu par hasard un jeune Mexicain qui connait des Mexicains.... qui cherchent des convoyeurs pour remonter de la drogue à Chicago. Un premier voyage lui permettra de financer la noce de sa petite fille (on se rattrape comme on peut...); un second voyage, de racheter son terrain horticole; un troisième, de renflouer le bistro des vétérans qui était ruiné après un incendie. Et puis....

          Au fond, ça l'amuse. Il n'est pas peureux, c'est clair (il a fait la guerre). Et ce fric facile, juste en conduisant cool dans d'agréables paysages en écoutant de la country, c'est vraiment tentant! Ca l'amuse aussi. On lui met dans les pattes des jeunes énervés chargés de le contrôler? Il se fiche d'eux, s'arrête où il veut, change de route... Il s'amuse, on vous dit, le vieil irresponsable! Ils pensent être terrifiants, les petits trafiquants? Par pour Earl, toujours prêt à bavarder.... pour dire du mal d'Internet. Un SMS de connexion? Ca va bien, non?

          Le capo, Laton (Andy Garcia méconnaissable mais qu'on est trop heureux de retrouver) est un boss à l'ancienne, qui aime la fiesta avec plein de belles peu farouches aux bum bums rebondis. Le pittoresque Tata lui plait! Mais il est liquidé par ses jeunes lieutenants, des chiens enragés qui tuent comme ils respirent. De vedette, Tata devient otage...

          Pendant ce temps là, à Chicago, le jeune lieutenant Bates (Bradley Cooper) dûment chapitré par son supérieur (Laurence Fishburne), traque le cartel...

          Le choc pour Earl c'est le décès de son ex-épouse, Mary (Dianne Wiest). Son avocate veut le faire passer pour un gentil pépé gaga manipulé contre son gré par le cartel? Non non! Il assume sa responsabilité. Mais au fond, choisir la prison (où il pourra s'occuper des plates bandes...), n'est ce pas une ultime façon d'échapper à la vie réelle?

         Ce personnage est magnifique. Il est vrai. Il démythifie l'image d'Epinal du gentil pappy! Il est unique dans l'histoire du cinéma. Le film est magnifique, que dire de plus. C'est l'essence du cinéma. C'est LE cinéma. 

 

 
 
 
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