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Une analyse critique de films, livres, opéras et expositions de peinture

Si Beale Street pouvait parler....

          Si Beale Street pouvait parler, elle dirait sans doute à Barry Jenkins de se taire.... car, voyez vous, je n'ai jusqu'à présent jamais lu, je l'avoue, de James Baldwin. Eh bien, après ce film, je n'ai plus du tout envie de le découvrir. Preuve que le film est mauvais....ou qu'on ne sait pas  ce qui est vraiment dû à Baldwin dans le film.

          Dit autrement: est ce que le militantisme est soluble dans l'esthétisme? On est tentés de répondre non....

         L'histoire semble bien simple pourtant. Tish (la ravissante KiKi Layne au visage délicatement expressif) et Fonny (le très body-buildé Stephan James) s'aiment. Ils sont amis d'enfance et voilà, ils s'aiment. Elle est innocente; il veut devenir sculpteur. Ils cherchent un appartement pour se marier; et puis elle est enceinte. Ses parents, Sharon et Joseph (Colman Domingo) sont ravis. Tout va donc pour le mieux, jusqu'à ce que Fonny soit accusé d'un viol avec violences qu'il n'a pas commis, à l'autre bout du Bronx de plus. La victime s'enfuit à Porto Rico. Mais seule compte la parole de l'accusateur, un petit flic raciste  (la tête du flic! on n'a pas peur de la caricature!) qui s'est déjà opposé à Sonny et lui a promis "de le retrouver". Sharon (Regina King), dans une séquence particulièrement ridicule, toute en perruque chic et en paillettes, tente de retrouver à Porto Rico cette victime pour la convaincre de changer son témoignage, sans succès. Finalement Fonny plaidera coupable, pour avoir une moindre peine.

          Cette dénonciation de la discrimination subie par la communauté noire vis à vis de la justice, elle devrait nous toucher, nous bouleverser, d'autant que, de nos jours encore, on sait que les armes restent inégales; toutes ces victimes noires de bavures policières.... Elle nous toucherait si elle était racontée simplement, à la Eastwood....  Mais ici, les temps s'étirent, les scènes se traînent, tandis que nous regardons interminablement les amoureux se regarder interminablement... avec des yeux de charolaise. Parfois l'esthétisme tombe juste, comme pour la "première nuit" merveilleusement cadrée et éclairée. Mais, le plus souvent, c'est juste de l'ennui. 

 

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