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Une analyse critique de films, livres, opéras et expositions de peinture

EL REINO de RODRIGO SOROGOYEN

          Un film sur le milieu politique intéressant, qui aurait gagné à être moins excessif. Comme toujours, à vouloir trop démontrer.....
          L'avenir s'ouvre devant Manuel López-Vidal, édile d'un grand parti politique espagnol, qui va peut être devenir président de région. La vie est belle pour ces édiles! On boit, on mange des gambas grillées à point, on se dore sur le pont d'un bateau avec les épouses entre dirigeants, arrogants, sûrs d'eux.... 
          Mais l'un de la bande est soupçonné de corruption. Rien n'est très clair dans ce film qui file à toute vitesse: entre autres, Paco (Nacho Fresdena) et ses amis sont accusés de fraudes vis à vis de l'Europe. Ils ont bénéficié de subventions agricoles sur des terrains qu'ils ont ensuite transformés en terrains à bâtir. En fait, ce sont tous les membres du parti qui sont mouillés dans des malversations de tous ordres. Et le bouc émissaire, ce sera Manuel. Parce qu'il en a fait plus que les autres? Sans doute. Mais aussi parce qu'il ne vient pas du sérail. Ses vestes mal coupées qui grignent à la taille, ses pantalons trop courts, ses cravates trop larges lorsqu'il en porte, sa démarche inélégante..... Malgré son appartement chic et son train de vie, ça sent le fils du peuple parvenu.
          Et il va se battre très mal, montant des arnaques foireuses, s'imposant chez des collègues qui ne veulent plus le recevoir, essayant de dissimuler une clé USB dans sa chaussure lors d'une perquisition, essayant de piéger un collègue trop naïf, Cabrera (Luis Zahera) -lui, c'est un fils de gitan- qui déballe tout sans penser que Manuel a dans sa poche le Dictaphone de son portable, allant jusqu'à terroriser des ados chez le père des quels  il vient voler des documents..... Le pouvoir l'a rendu fou, la caméra qui ne le lâche pas le montre de plus en plus fébrile, de plus en plus agité.... Antonio de la Torre est impressionnant dans le rôle de ce salaud pitoyable.... Le frénétisme du rythme filmique accompagne cette montée en puissance tout à la fois de l'affolement et de la rage de vaincre de Manuel, piégé mais bien décidé à gagner.
          Gagnera t-il, maintenant qu'il a récupéré ses documents? Ou se fera t-il avoir par cette jolie journaliste politique de télévision, Amaia (Barbara Lennie) qu'il pensait avoir aussi manipulée? Son orgueil, son arrogance le perdront-il au moment où il a à nouveau pas mal de cartes en main....
          Dommage que la fin, avec cette poursuite en voiture tous feux éteints, vire un peu trop au Grand Guignol..... 
          Enfin, si vous pensez: les politiques, tous pourris, vous serez confortés. Bon, ça se passe en Espagne... On en retiendra avant tout ce portrait d'un arriviste, inconscient de lu même, que le goût du pouvoir et du lucre ont rendu fou.

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