28 Juin 2021
Yoshu Chikanobu, avant de devenir peintre, a été militaire et a servi le dernier shogun Tokugawa. C'est clairement un artiste de l'ère Meiji, et d'ailleurs les visages de ses femmes sont plus réalistes, moins stylisés que ceux de l'époque Edo. Cette série date de 1896...
Il a pour lui d'avoir été un familier du pouvoir, et dans cette série, Le Gynécée de Chiyoda, on peut penser qu'il a été dans cet endroit particulièrement fermé qu'étaient les appartements du shôgun, et, plus encore, ceux des femmes.
De haut en bas, et de gauche à droite: La coiffure. Une dame coiffe l'épouse du shôgun; les objets portent la marque du clan Tokugawa
La fête des étoiles. La femme du shôgun porte un plateau à offrandes chargé de fruits. Lors des cérémonies annuelles, elle portait les cheveux à demi détachés et avait les sourcils dessinés.
Retour aux appartements privés un jour de cérémonie: même code, la femme du shôgun a les cheveux défaits et les sourcils dessinés
La fête d'Inari
L'excursion. C'est encore l'épouse du shôgun qui est probablement au centre de cette composition, promenade dans les vastes jardins du château d'Edo
Vue du mont Fuji depuis les jardins du palais Fukiage (le palais du shôgun). On est en automne
Vue de la cascade depuis le pavillon de thé. La femme du shôgun est accompagnée d'une dame de compagnie
Le Koto; Deux femmes, dont peut être l'épouse du shôgun, jouent de la cithare
Les coulisses du théâtre nô. Serait ce le shôgun qui, costumé en lion, s'apprête à danser?
Le grand ménage. Il a lieu le 12e mois dans le gynécée. Un garde du palais se fait chahuter, apparemment ça se termine dans la bonne humeur
L'évacuation. Il y a eu un incendie au château, et c'est l'occasion de voir les gardiennes, ou okobito, des femmes donc, dont l'une à cheval, qui protègent leur maitresse
Enfin, Cérémonie nuptiale. On va échanger les coupelles de saké. Le shôgun est assis sur la droite, au centre, sa future épouse.
Cette série, charmante et en même temps désuète est bien loin, évidemment, de la vie, du réalisme, de la vigueur et de l'humour des estampes d'Hiroshige. Il faut les prendre pour ce qu'elles sont: un témoignage idéalisé d'un monde disparu...