29 Septembre 2021
Depuis qu'il s'est illustré dans le cinéma, Marc Dugain n'hésite pas à aborder tous les genres -jusqu'à se lancer dans une adaptation semi-modernisée de Balzac. Visuellement, c'est une réussite. Cette maison sinistre, mal éclairée -on fait des économies de bouts de chandelle-, qu'on sent glaciale, le décor, déjà, dit tout. Cet éclairage chiche permet de magnifiques images de clair-obscur dignes de la plus belle peinture flamande. Joséphine Jappy est une belle Eugénie, digne et consciente, tandis que Valérie Bonneton est aussi très juste dans son rôle de femme soumise, écrasée, mais, il faut bien le dire: Olivier Gourmet bouffe tout ! il phagocyte le film!! On a dans la tête un père Grandet maigrichon, rat en bonnet de flanelle; Gourmet en fait un homme dans la force de l'âge, solide, terrien, manipulateur, un petit oeil de verrat et un sourire carnassier. Il est terrifiant. Ce n'est pas juste un lésineur maladif: c'est un monstre.
Dugain a pris quelques libertés avec le roman, mettant dans la bouche d'Eugénie des tirades féministes à la limite du ridicule. On pense à cette mise en scène d'opéra où en fait c'est Carmen qui tuait Don José.....
Cher Olivier, vous nous avez habitués à des rôles moralisateurs, bien-pensants. Continuez donc à jouer les méchants: ça vous va trop bien....