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Une analyse critique de films, livres, opéras et expositions de peinture

ILYA REPINE au PETIT PALAIS II LES NARODNIKI

           Oui, il n'est pas simple à suivre, cet Ilya Repine. De nos yeux modernes, nous ressentons les Haleurs de la Vodka, quand bien même l'oeuvre a-t-elle été commandée par le Grand-Duc Vladimir, fils du Tsar Alexandre II (aux idées passagèrement rénovatrices, avec une suppression du servage... qui n'améliorait pas réellement la vie des paysan), comme une dénonciation de la misère du peuple.

           Nous considérons que son cœur penche plutôt du côté des progressistes (ce qui lui vaudra de garder la faveur des Soviets, qui pensent la même chose).

           Au delà de ces haleurs, Repine a par ailleurs réalisé toute une série de toiles, très engagées (toujours sous notre oeil contemporain) dénonçant la répression policière.

           En haut à gauche, Sous escorte, sur une route boueuse (1876) Repine croise cette charrette transportant des gendarmes, et un prisonnier.

           En haut à droite, la suite de l'histoire peut-être: Avant la confession (1879) (inspiré par un poème de Nikolaï Minski). Comme d'habitude, il faut regarder l'extraordinaire expressivité du visage de ce condamné à mort. Il a un mouvement de recul, et fixe le crucifix avec une sorte de dédain. On suppose que par orgueil, le malheureux refusera la confession.

           A gauche, La Réunion (1883) Ce thème brûlant est anodinisé par l'emploi d'une belle facture classique de clair-obscur, avec cette lumière sur le visage de l'orateur qui fixe dans les yeux les jeunes auditeurs du premier rang pour mieux les convaincre

           Qui sont-ils donc, ces  militants du peuple? ce sont les Narodniki : étudiants ou intellectuels, ceux-ci  partaient à la campagne pour convaincre les paysans de se révolter contre le Tsar ; ils étaient souvent mal reçus, voire dénoncés par ceux qu’ils voulaient délivrer, comme quoi il est difficile à un intellectuel urbain de savoir parler à un homme du peuple écrasé par la soumission et la misère . C'est ce que nous montre, à droite, l'Arrestation du Militant (1880). L'homme, avec sa blouse rouge, était venu parler aux paysans et ce sont peut être bien eux qui l'ont dénoncé. En tous cas ils restent au fond de la pièce, indifférents ou apeurés.

           Quand ils ne sont pas condamnés à mort, certains reviennent. Mais au bout de combien de temps? Et dans quel état? A gauche, Ils ne l'attendaient plus (1884). L'homme est en guenilles. Son visage exprime l'incertitude. Comme toute la maisonnée qui a l'air figée de stupeur. Il y a dans le tableau des détails qui ne peuvent être compris que par les initiés, les portraits de deux poètes progressistes et du tsar réformateur Alexandre II.... ainsi qu'un tableau représentant un calvaire...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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