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Une analyse critique de films, livres, opéras et expositions de peinture

VAN GOGH A AUVERS SUR OISE. LES DERNIERS MOIS au MUSEE D'ORSAY. III juillet 1890. Le double carré

         Vincent Van Gogh se prend de passion pour le double carré, 50 cm X 1m, format inhabituel s'il en est!!

         Il commence, le 20 juin, en haut à gauche, par ce Sous-bois avec deux personnages, très nabi je trouve, rythmé par ces troncs de peuplier bleus. Un couple s'y promène...    

       En haut à droite, Le jardin de Daubigny. Daubigny, peintre un peu oublié de nos jours, et assez injustement, était un habitué d'Auvers. Il y avait une maison; il a laissé de belles toiles classiques de paysages campagnards, de bords de rivière, souvent d'ailleurs très étirés en largeur.... En tous cas, Vincent l'admirait. Dans ce tableau à la fois onirique, tout semble danser, et réaliste -un banc et des chaises, une silhouette, un chat qui traverse, il fait curieusement figurer en arrière plan l'église d'Auvers.

         Paysage au crépuscule, à gauche, date de la fin juin.

         Vincent fait encore quelques tableaux de dimensions plus classiques à cette époque.

       A droite Champ de blé avec moissonneur, Auvers-sur-Oise. Ce sont, au fond, les silhouettes de la fabrique fumante et de l'église qui ont permis d'attribuer avec certitude cette toile à la période d'Auvers.

         A gauche, Champ aux meules de blé. Voyez comme elles se tordent, ces meules. Il cherche à traduire "l'enchevêtrement des masses", mais cela donne à la nature quelque chose de torturé, de presque effrayant.         

         A droite, Pluie, Auvers -sur-Oise (18 juillet).          Voila que, si près de la fin, Vincent retrouve son amour du japonisme; les fines lignes de pluie sont traitées tout à fait à la manière d'Hiroshige, qu'il avait beaucoup copié à une certaine époque.

         Plus inquiétant que la pluie, il y a l'orage.

         A gauche, Champ de blé sous des nuages d'orage (9 juillet)

         Vous avez remarqué que dans ces formats en double carré, le ciel est souvent effacé au profit des champs. Ici au contraire, le ciel qui pourrait être gris, mais non, il reste d'un bleu outremer violent, alors qu'une certaine luminosité semble encore habiter les champs, prend toute la place.    

           A droite, le très célèbre Champ de blé aux corbeaux (8 juillet).

           Comment ne pas voir qu'il va mal, Vincent, qu'il va très mal? Il écrit " ce sont d'immenses étendues de blé sous des ciels troublés, et je ne me suis pas gêné pour chercher à exprimer de la tristesse, de la solitude extrême"

           Les sentiers de terre divaguent n'importe comment, les blés sont juste esquissés, et naturellement les corbeaux apportent une touche sinistre.

           A gauche, Fermes près d'Auvers-sur-Oise (25 juillet) est resté inachevé, alors qu'il semblait renouer avec l'atmosphère aimable du mois précédent.

           A droite, Les Champs (11 juillet) une ultime toile aux proportions classiques, lumineuse comme pendant la période provençale, est elle vraiment achevée? A part le bleu soutenu du ciel, elle semble moins dramatique que les précédentes.

           Enfin, à gauche, Racines d'arbres, a été peinte le 27 juillet, le jour même du suicide. On sait qu'il mourra deux jours plus tard. Ces racines ont évidemment quelque chose de prémonitoire.            Tout est splendide. Quel gâchis, que de n'avoir pu donner à Vincent une raison de rester sur terre.... Pourquoi sont-ce les génies qui se suicident?

           Alors oui, il y a trop de monde, devant chaque toile, six personnes se poussent du coude pour prendre la photo... mais c'est évidemment un évènement qu'on ne peut rater

Jusqu'au 4 février

 

         

 

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