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Une analyse critique de films, livres, opéras et expositions de peinture

AUPRES DE MOI TOUJOURS de KAZUO ISHIGURO

          On peut critiquer les Prix Nobel de Littérature pour s'obstiner à ignorer de grands écrivains de trop grands pays (pour moi, Joyce Carol Oates et surtout Cormac McCarthy...) mais ils ont le mérite d'attirer l'attention sur des auteurs qui, sans cela, seraient peut être restés un peu trop dans l'ombre, comme, il y a quelques années, le génial Mo Yan (et sa Dure loi du Karma....)

         Pareil pour Kazuo Ishiguro, bizarre salade..... russe? non non japono-britannique. On connait de lui les hautement britanniques Vestiges du Jour; Auprès de moi toujours, même si le roman se déroule aussi dans la verte campagne anglaise, pencherait plutôt du côté nippon, dans la mesure où, face à une oeuvre d'anticipation, on pense à Haruki Murakami....

          Ca se passe dans un futur indéterminé; Hailsham, un collège campagnard, où il n'y a pas de professeurs mais des "gardiens". Où l'on apprend essentiellement aux enfants à développer leur créativité artistique, élaborant des "oeuvres d'art", peintures, dessins, petits travaux artisanaux qu'ils s'échangent -il y a aussi des ventes où ils peuvent acquérir des objets de l'extérieur- pour se constituer des "collections". Quelque fois la directrice de l'établissement vient prendre les plus réussis de ces objets pour sa "galerie".... Mais elle évite soigneusement les enfants, comme si elle avait peur d'eux....

          Ils savent confusément qu'ils ne sont pas comme les autres. Qu'ils n'auront pas le destin des autres; on leur a dit des choses. Mais quand ils étaient un peu trop petits pour vraiment les comprendre. Comme cela, ils savent..... sans savoir.

          Car oui, ce ne sont pas de vrais enfants. Ce sont des clones, des réserves d'organes sur pattes. Leur sort, c'est d'abord d'avoir une formation d'accompagnant auprès des donneurs. Puis de devenir donneurs à leur tour. Deux dons, trois, quatre parfois pour les plus chanceux (si on peut dire....) Voilà leur destin. Puis, ils disparaissent. Cette directrice, elle voulait que les enfants d'Hailsham, par le biais de la création, acquièrent une sorte d'âme....

     Raconté par Kath, l'une des pensionnaires, c'est une histoire tout à la fois déroutante et poignante.

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