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Une analyse critique de films, livres, opéras et expositions de peinture

LES FRERES SISTERS de JACQUES AUDIARD

         C'est pas mal. Il y a les décors de western, les personnages de western, les thématiques de western, les acteurs de western..... d'où vient alors cette vague impression de fac-similé, comme lorsque l'on sort de Lascaux 2?

         Le pitch: deux frères, tueurs à gages à la solde du puissant "Commodore" (Rutger Hauer! Qu'on voit trop peu hélas! qu'il est beau en vieillard!) sont chargés de retrouver un improbable couple formé d'un chimiste, Hermann (Riz Ahmed) et d'un shérif, Morris, qui a tourné casaque. Notre inventeur a conçu un produit chimique qui a la propriété de rendre l'or fluorescent (chose tout à fait plausible). Il suffit d'en balancer dans la concession..... et de ramasser! Le seul problème est que, pour ramasser, il faut mettre les mains et les pieds dans l'eau et que le produit est terriblement corrosif. Dans le rôle de Morris, Jake Gyllenhaal a toujours l'air d'être ailleurs (pourquoi je bosse, en ce moment, au juste?)

         C'est le plus jeune des deux frères Sisters, Charlie (Joaquin Phoenix), qui est le chef. Brute sans cervelle, ivre un jour sur deux -il a un lourd passé familial- il est surveillé par son frère, Eli (l'excellent John Reilly), un peu plus réfléchi -et qui est capable au moins, lui, de pleurer -sur un cheval.

         Il y a de beaux paysages (d'Espagne), des passages dans la brume, des galopades effrénées, des acteurs qui tiennent en selle. Et puis? et puis... on rêve à ce que Eastwood aurait fait avec le même sujet et les mêmes acteurs. C'est clair: Jacques Audiard a réalisé un film de genre, mais sans sève.

         Clin d'oeil à la modernité: la brute qui tient le saloon d'une petite ville de Californie et la population sous sa botte  est un (ou une, je ne sais ce qu'il convient de dire) travesti. Rions!

         Ah, si, autre chose: arachnophobes, attendez vous à la scène la plus gore que vous n'auriez pas imaginée, même dans vos pires cauchemars...

 
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V
Il manque à cette critique le regard de l'enfant....sans lequel tout western semble à proscrire !
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A
Justement. Le regard de l'enfant c'est peut être ce qui manque..... a Audiard! Et que j'ai trouvé dans la retransmission du MET de la "Fanciulla del West"