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Une analyse critique de films, livres, opéras et expositions de peinture

Session de travail sur L'ELIXIR d'AMOUR à l'OPERA-BASTILLE

        Donizetti me rase à peu près autant que Rossini, c'est dire, même si je reconnais que ses opéra-seria permettent quelques belles prestations de cantatrices, comme récemment Sondra Radvanovski en reine d'Angleterre... Et puis, faut reconnaître que La fille du Régiment, ou l'Elixir d'amour, pour vous mettre de bonne humeur, y a pas mieux.... L'irrésistible air de Dulcamara vous donne envie de danser, et après, vous l'avez dans la tête où il tourne en boucle pendant 48 heures....
        Le problème avec les séances de travail, c'est qu'on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Parfois, sur un filage: bonheur! Parfois, au début des répétitions, avec de multiples interruptions pour replacer, recadrer les chanteurs, et où on ne se préoccupe pas encore du chant: c'était le cas.
        La mise en scène de Laurent Pelly est vive, charmante, et totalement faite pour plaire à ce public de l'opéra qui n'aime pas se faire bousculer, et qui n'a pas envie de voir une délicieuse histoire d'amour et d'escroque se transformer en drame social chez les chômeurs des Pouilles...
        Le décor de Chantal Thomas est, lui aussi, ravissant: au deuxième acte, une place de village, une estrade où vont se placer les fiancés, où les commères tient leurs chaises, parfois dedans, parfois tout autour. A perte de vue, des champs jaunis, au fond, un silo, et à l'horizon, sans doute une ligne de collines. Et de chaque côté, un amoncellement de bottes de paille où nos amoureux pourront grimper, coiffées, comme dans nos campagnes, d'une vilaine bâche en plastique noir maintenue par des vieux pneus. On peut voir, sur la photo, avant la répétition, les machinistes mettre ce décor en place. Et puis, il y aura un tracteur qui va rouler et rentrer dans le décor au moment où Nemorino, pompette, ne sait plus très bien où sont ses pieds.... Bref, c'est toute l'Italie époque néoréalisme... Je crois qu'au premier acte, il y a aussi des scooters. 
        Que dire? Que ça fait du bien de voir parfois du premier degré, quand c'est aussi réussi.
        Et puis, il y a Lisette! Oui, Lisette Oropesa, notre nouvelle petite merveille. Manque de chance encore, mais c'était prévisible: elle se contente de dire son texte. Sortant des imprévus Huguenots pris presque au pied levé, on comprend qu'elle ménage sa voix avant d'enchaîner (Les Huguenots se terminent le 24 octobre, l'Elixir commence le 30.... Dingue! Est ce, même, bien raisonnable? ). Du coup, Vittorio Grigolo fait presque de même. Mais on sent qu'il vont former un couple génial, drôle, gais, vivants, et jeunes comme leurs personnages! Dans les Verdi dramatique, je trouve que Grigolo force souvent sur les effets larmoyants, mais ici, il est parfait, cabotinant à plaisir.
        Heureusement pour nos oreilles, les protagonistes; eux, chantent. Excellent Dulcamara de Gabriele Viviani, très drôle lui aussi, excellente Giannetta d'Adriana Gonzalez; Etienne Dupuis en Belcore semble, lui aussi, se ménager. C'est qu'ils ont encore dix jours de travail.... 
        En tous cas, je recommande fortement ce spectacle à tous ceux qui aiment l'opéra facile. Ils auront le top de la qualité....

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