SIMON BOCCANEGRA à l'OPERA-BASTILLE. SEANCE DE TRAVAIL

        J'aime beaucoup cet opéra. Avec Don Carlos, les Vêpres siciliennes.... il fait partie des grandes oeuvres politiques de Verdi. Sur la scène de l'Opéra, on a vu l'irremplaçable Dmitri Hvorostovsky. Sa beauté, sa noblesse, ce mélange d'arrogance et de distance qu'il mettait dans ses incarnations, à cent lieux du baryton larmoyant! font qu'il restera irremplaçable. M'enfin, Ludovic Tézier, toujours sobrissime, et quel beau timbre! c'est pas mal non plus!   

        Pour cette séance de travail, on est sur une répétition des deux derniers actes. On n'entendra donc pas le Fiiiiiiiiiiiglia que certains barytons en mal d'applaudissements étirent au delà du raisonnable.....

        Souvenirs plus anciens encore, du temps de Garnier, un grand bateau blanc, poétique, c'était Gorgio Strehler. Amelia devait être Mirella Freni. Et Simon? Bruson? Nucci? Je ne sais plus...

        Calixto Bieito et sa décoratrice, Susanne Gschwender, ont aussi fait le choix du bateau. Mais cette fois ci, il n'est pas grand, il est énorme, en acier brossé.... et il tourne, tout le temps. On met un peu de temps à comprendre qu'il ne s'agit pas d'un vaisseau spatial habité par quelque Alien, mais d'un bateau revisité à la Frank Gehry. C'est beau!

        Calixto Bieito... on est dans l'attente, sur ce metteur en scène irrégulier; aujourd'hui, il semble avoir pris le parti d'un certain hiératisme. Les chanteurs bougent très peu -contrairement à la "chose" métallique! Les choeurs chantent des coulisses... pas de figurants. L'anti-Met, quoi!! Que veut dire cette figurante qui erre sur les coursives du bateau de métal? 

        Bien sûr, une séance de travail ne donne pas une idée du spectacle mais, a priori, ça va être un beau spectacle. Et du beau chant. Maria Agresta, Francesco Demuro (voix puissante, bien projetée, on lui pardonne quelques écarts de justesse) seront un beau couple de jeunes amoureux, et Nicola Alaimo, un redoutable Paolo. 

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