C'EST CA L'AMOUR

        Hou la daube! Oh la soupe au navet! On a l'impression d'être devant un de ces téléfilms bien pratiques pour s'endormir, sauf que là on ne peut pas dormir: il faudra sortir de la salle... On a d'ailleurs de l'espoir à deux ou trois moments: on pense que c'est fini, et hop! ça repart.

        Armelle (Cécile Remy-Boutang) s'en va. Elle quitte la maison, laissant ses deux ados  dodues (on est à Forbach, donc chez les pauvres alimentés à la pizza et aux frites) avec leur père, Mario -merci du cadeau! Bon, peut être la vie n'était pas idéale à côté de ce gros nounours, surement un peu balourd et qu'on devine capable de piquer une colère, de temps en temps (Bouli Lanners, qui est de tous les plans et qui réalise une composition vraiment juste et émouvante)

        L'aînée, Niki (Sarah Henochsberg) est plutôt du côté de son père. En tous cas, elle comprend sa détresse -car il l'aime, son Armelle et son cocon familial! Mais elle a sa vie à vivre, un amoureux trop possessif qui se fait larguer. Mais la cadette, Frida (Justine Lacroix, qui ressemblera un peu à Léa Seydoux quand elle aura perdu 25 kilos), est butée: elle veut que sa mère revienne; et elle ne veut pas vivre avec son père. Na! Et puis, elle est amoureuse d'une de ses copines. Armelle trouve ça très bien: on n'a pas à se mêler de la vie amoureuse de ses enfants. Mario, moins (quel beauf! à vrai dire, on pencherait plutôt de son côté, 14 ans c'est peut être un peu jeune pour décider de son orientation sexuelle...)  Cela dit, les deux jeunes actrices sont excellentes, très justes aussi l'une comme l'autre.

        Le pire, dans le film de Claire Burger, ce sont les scènes de théâtre. Car Armelle travaille dans un théâtre, et Mario, sans doute pour la voir un peu, s'inscrit dans un spectacle d'amateurs, où les participants gèrent leur présence corporelle en sautillant et battant des ailes, et doivent s'exprimer par une phrase importante pour eux (genre: j'aime vivre à Forbach) que l'assistance va ensuite répéter en choeur. Vous savez, ce genre de truc créé par les bobos pour permettre à ceux-qui-ne-sont-rien de libérer leur créativité.... Dur dur!